L'époustouflant parcours d'Anna
Hi 🙂
L’an dernier, je vous parlais de mon ami Ben qui a réussi, grâce au sport et à un rééquilibrage alimentaire, à perdre près de 40kg et à devenir un sportif admirable.
Aujourd’hui, je vous raconte une autre belle histoire : celle d’Anna, une femme talentueuse et déterminée, une battante, que j’ai le plaisir d’accompagner depuis près de deux ans déjà (ça passe si vite !). Quand je la regarde et que je me rappelle la femme timide qu’elle était à l’époque, je me dis que le sport l’a transformé. Physiquement oui, mais surtout mentalement. Elle a pris confiance en elle, elle utilise l’entraînement pour surmonter le stress de son quotidien et affronter les obstacles de la vie, et par-dessus tout, elle s’est épanouie. Parce que son parcours peut inspirer beaucoup de femmes (et peut-être même des hommes), j’ai voulu vous raconter son histoire, et son parcours sportif à mes côtés.
Quand un coach commence à travailler avec un nouveau client, il y a toute une relation qui se créée. On ne fait pas que faire du sport, on apprend à se connaître : nos caractères, notre personnalité, mais aussi notre histoire. On rencontre le copain, la sœur, les enfants, parfois même les parents. On est là dans les bons jours comme dans les mauvais. Et au fil du temps, on finit par se dévoiler davantage et par en apprendre un peu plus sur l’autre. Je me souviens quand Anna m’a racontée qu’elle avait vécu un an en Afrique du Sud, qu’elle venait de l’est de la France ou encore qu’elle était très impliquée dans ses études en droit.
Mais il y a certaines confidences qui marquent plus que d’autres : quand Anna m’a envoyé un message pour me confier que le sport l’aidait à vaincre ses Troubles du Comportement Alimentaire (TCA), j’ai réalisé que l’enjeu n’était pas de la rendre plus forte physiquement mais surtout mentalement. Que le sport était un outil à manier judicieusement pour l’aider à s’épanouir et à se sentir enfin bien dans sa peau. Si elle arrive aujourd’hui à en parler aussi ouvertement, c’est certainement que le pari est réussi. Elle a accepté de répondre à mes questions et à se confier sur son parcours : des 10 ans de TCA et d’hospitalisation à la femme (so STRONG) qu’elle est devenue aujourd’hui.
Peux-tu me parler de ton rapport au sport, de ton adolescence à maintenant ?
Mon rapport au sport n’a pas toujours été facile. J’ai beau avoir pratiqué la danse classique 10 ans et l’athlétisme 2 ans, je n’avais jamais réussi à rentrer dedans. Et j’ai commencé à souffrir de Troubles du Comportement Alimentaire dès mes 14 ans. Ceux-ci se sont intensifiés à mon arrivée sur Paris pour débuter mes études supérieures. Le sport contribuait à ces troubles, c’était devenu malsain : je le voyais comme un moyen de brûler des calories et de devenir plus maigre. Je n’y prenais aucun plaisir. Et progressivement, après une première dépression et une hospitalisation qui m’ont contraint à stopper toute activité sportive, le sport était devenu effrayant.
Un an après mon hospitalisation, je suis partie vivre en Afrique du Sud pour poursuivre mes études. J’ai remis les pieds dans une salle de sport, en m’intéressant à la musculation. Je n’y connaissais vraiment pas grand-chose, et j’étais intimidée (mais encouragée par une amie) à l’idée de reprendre le sport. Les TCA étaient toujours présents, et la dépression latente. A mon retour en France, j’ai continué à m’entraîner en salle de sport mais il m’aura fallu une deuxième phase de dépression plus intense pour aborder la pratique sportive complètement différemment. Et c’est là que tu entres en jeu.
A ce moment-là, j’ai compris que j’avais besoin d’être accompagnée dans le sport, comme je l’étais psychologiquement pour traiter mes TCA.
J’avais besoin de ne pas réfléchir, de ne pas intellectualiser ou calculer, bref d’être portée et, à cette fin, de faire appel à un coach. Je n’avais par ailleurs plus du tout confiance en moi mais étais persuadée que pratiquer le sport de manière encadrée pouvait faire partie intégrante du processus de guérison. Je me souviens avoir lu un ouvrage de David Servan Schreiber (« Guérir ») insistant sur les bénéfices de la pratique d’une activité sportive dans le cadre d’une dépression.
Tu te souviens de notre première séance ?
Je me souviens de notre première rencontre au stade de l’île de Puteaux, j’étais complètement intimidée (je suis une grande timide) et effrayée d’être confrontée à ce dont était capable ou non mon corps. Pour autant, je me suis sentie tellement rassurée et ressourcée en sortant de ce premier coaching que j’étais pressée de te revoir.
Quand as-tu constaté des progrès ?
J’ai constaté des progrès en termes de capacité physique dès les premières semaines et premiers mois. Je crois que le jour où j’ai pu faire une vraie première pompe puis en enchainer plusieurs, j’ai été extrêmement fière de moi. Les progrès devenaient concrets.
Quant aux évolutions physiques, je ne me pèse pas depuis maintenant plusieurs années, c’est donc à travers les commentaires extérieurs que j’ai pu constater que je prenais des muscles, que je me dessinais et que ma silhouette avait changé. Les premières remarques sont intervenues après 6 mois de sessions régulières ensemble.
Mais le progrès le plus cher, le plus significatif peut paraître un peu cliché pour certains… Je me souviens m’être regardée dans un miroir il y a quelques mois. Et contrairement à de nombreuses fois, c’est un regard de fierté que j’ai porté sur mon corps, sur ces muscles. Et je me suis refait le film, je me suis souvenue de ce que j’avais imposé à mon corps au travers des TCA, je me suis souvenue de la dépression, de tous ces moments où je me détestais physiquement, de tous ces moments où j’avais touché le fond. Et face à ce miroir, en me regardant avec fierté et bienveillance, j’ai constaté que, grâce au sport, j’avais réussi à m’aimer. Et honnêtement, je considère cela comme le plus merveilleux des progrès.
Un grand merci à toi d’Anna de t’être confiée. Je suis ravie d’être ta coach et si fière de la femme que tu es aujourd’hui. Keep rocking 😉
