Healthwashing.
Publié le 22 mai 2016Hi 🙂
“C’est bientôt l’été”,“Perdez vos kilos en trop avant les beaux jours”, “Préparez votre bikini body”, “Le secret pour une silhouette mince cet été”… Ce sont les titres ou slogans que l’on peut lire partout, maintenant que les beaux jours ont pointé leur nez. Le grand matraquage marketing a donc, lui aussi, fait son grand retour. Et à force d’y être exposée, je deviens particulièrement agacée, voire énervée. Surtout quand ce sont ces mêmes acteurs (marques alimentaires, médias, salles de sport…) qui scandent, le reste de l’année, que “le plus important, c’est de se sentir bien dans sa peau, bien dans sa tête”. Une belle contradiction qui remet en question les bonnes attentions de notre société pour notre santé, celle que l’on se construit au quotidien et qui nous permettra de vivre mieux et plus longtemps.
Je vois ma mère, mes amis et d’autres personnes de mon entourage croire en ces mensonges, et je ressens une telle frustration! Comment voulez-vous que l’on puisse se sentir à l’aise avec soi-même si vous nous imposez un corps parfait? Comment pouvons-nous faire comprendre à nos proches et à notre entourage qu’adopter un mode de vie sain et actif n’a rien d’un mi-temps si vous gâchez tout chaque année avec vos messages? Comment faire valoir tous nos efforts au quotidien si vous les faîtes doucement rêver avec des solutions miracles?
On parlait de greenwashing pour l’écologie, mais on peut tout aussi bien parler de “healthwashing”. Car la seule vérité, celle qu’il faudrait médiatiser même si elle ne génèrera pas autant de ventes, de clics sur des articles ou d’abonnements, même si elle cassera certains doux rêves, c’est que tout réside dans l’équilibre et la régularité. Une régularité tout au long de l’année, qui demande une certaine discipline et parfois même de la rigueur. Un équilibre qui rend cette quête beaucoup plus saine et surtout plus durable. Il n’y a rien de mal à vouloir avoir un beau corps, que l’on pourra exhiber, sur la plage l’été et sur Instagram l’hiver. Mais il faut s’y prendre intelligemment.
Les professionnels de la santé et du sport (médecins, diététiciens, coachs sportifs…) travaillent durs toute l’année pour le faire comprendre et aider les gens à ne pas tomber dans ce gros piège. Malheureusement, leurs mots n’ont pas autant d’échos et de portée qu’un 4×3 dans le métro ou qu’un spot de 30 secondes sur TF1. Il y a donc encore un sacré bout de chemin à faire.
Mais peut-être qu’ensemble, en cassant ces mythes publicitaires, nous arriverons à faire pencher la tendance de l’autre côté et rétablir la vérité?
C.