La relève est assurée

Hi 🙂

Quel sport faisiez-vous petit ? Vous étiez sûrement habitués aux cours de football, de tennis, de gymnastique ou de danse après l’école. A l’époque, vous n’aviez certainement aucune idée de ce qu’était un squat, une planche ou un burpees.
Mais figurez-vous que les choses bougent… en bien. Car de plus en plus de salles de sport proposent des cours pour les plus jeunes. Bien sûr, il n’est pas question de les mettre sur des machines de musculation ou de les préparer au marathon, mais plutôt de leur ouvrir des disciplines qui peuvent sembler surprenantes pour un enfant, mais qui collent totalement à leurs besoins : le Crossfit, le Pilates ou encore le Parkour.

Pour mieux comprendre comment ces sports s’adaptaient aux plus jeunes, j’ai « squatté » leurs cours et j’en ai profité pour poser mes questions à leurs coachs. De quoi vous prouver que la relève est bel et bien assurée (yeah!!).

• CROSSFIT

Mercredi 16h, je me rends chez R2 Bastille, ma box de Crossfit, non pas pour m’entraîner mais pour voir à quoi peut bien ressembler un WOD pour ado. J’y retrouve Rudolphe (dont je vous parlais déjà ici), le spécialiste du Crossfit Kids chez R2.

« CrossFit Kids est un programme d’entraînement qui a pour premier objectif de faire bouger les enfants, m’explique Rudolphe. Ce cours permet aux jeunes de développer leurs capacités cognitives, neurologiques et motrices dans un contexte amusant. On développe également plusieurs capacités physiques très complémentaires, dont l’endurance, la flexibilité, la vitesse, l’agilité et la coordination. En fonction de l’âge de l’enfant, le WOD sera différent : nous avons un WOD pour les 4-7 ans, avec qui on travaille principalement l’équilibre, la coordination et l’adresse ; puis un groupe de 8 à 11 ans pour qui on ajoute de la vitesse et de l’endurance, avec un petit parcours d’obstacles par exemple, mais aussi un début de technique sur les mouvements les moins complexes du Crossfit ; et enfin les 12-17 ans, qui ont un entraînement quasiment similaire aux adultes mais avec des charges adaptées. »

J’assiste à un WOD pour les 12-17 ans qui réunit ce jour-là 2 garçons et 4 filles. Certains viennent pour la première fois alors que d’autres sont des habitués. Au programme : la technique du deadlift (avec un PVC puis avec une barre très légère) et un WOD composé de tirages anneaux, de burpees box jump, et de push press avec un Medecine Ball. Pour certains adultes, c’est déjà un gros programme mais comme le dit Rudolphe : « Chacun fait vraiment en fonction de son niveau. Les enfants n’ont pas besoin d’être déjà sportifs pour se mettre au Crossfit car c’est une école à part qui combine beaucoup de compétences. Et l’avantage du Crossfit, c’est qu’il permet de travailler en groupe, donc idéal pour développer l’entraide et l’esprit d’équipe. »

A la fin du WOD, je papote avec les 4 filles adeptes, qui m’expliquent aimer surtout le dépassement de soi qu’apporte le Crossfit. « On se défoule vraiment et on se sent bien après ! En plus c’est fun et ça change tout le temps. Bon, à l’école, nos potes nous prennent un peu pour des folles et disent que ce n’est pas pour les filles. Mais c’est parce qu’ils ne savent pas vraiment ce que c’est et qu’ils n’ont jamais essayé. »

Quant à Ethan qui pratique habituellement le basketball mais n’avait jamais pratiqué le Crossfit jusqu’à maintenant, c’est une révélation. « J’ai adoré le tirage aux anneaux, c’était fun. Par contre, j’ai trouvé que les box jump et les burpees n’étaient pas faciles. Mais c’était bien, je vais demander à mes parents si je peux revenir ! »

Et les parents d’ailleurs. Si l’enfant est convaincu, qu’en est-il des parents ? Ont-ils parfois peur de mettre leurs enfants au Crossfit ? « Ca arrive oui, surtout si les enfants sont jeunes. Mais pour les rassurer et leur prouver que le Crossfit est adapté aux enfants, nous organisons des portes ouvertes et nous les invitons à assister aux séances. »

• PILATES

Détrompez-vous si vous pensez que le Pilates est une discipline réservée aux seniors ! De plus en plus d’adultes de tout âge s’y mettent, pour se construire un Core en béton et pour améliorer leur posture au quotidien. Et désormais, le Pilates s’ouvre aux enfants.

J’ai échangé avec Laurianne Martini, professeure de Pilates qui donne régulièrement des cours au studio Chamango à des adultes et à des enfants, dès 3 ans.

Pour elle, les bienfaits pour un enfant sont nombreux et incontestables : « Le premier avantage, c’est le travail autour de la psychomotricité, de la mobilité vertébrale, de la souplesse et de l’équilibre. Je constate que mes élèves ont une meilleure facilité d’adaptation et de concentration. C’est d’ailleurs le gros du travail pour les 3-5 ans. Ensuite, le Pilates leur apporte un vrai plus en matière de ressenti corporel, ils sont plus à l’écoute d’eux-mêmes et de leurs camarades. Contrairement à un sport collectif où les enfants seront excités par l’effet de groupe, je travaille avec des groupes de 4-5 élèves maximum, pour travailler plus sereinement avec chacun d’entre eux et m’adapter à leurs envies, à leurs niveaux et à mes objectifs pour eux. »

Généralement, les enfants viennent au Pilates grâce à leurs parents, m’explique Laurianne. « Les enfants auraient plutôt tendance à se diriger d’eux-mêmes vers le cirque, la danse, les sports collectifs, etc., mais pas le Pilates. Mes élèves n’ont généralement pas choisi d’être là donc à moi de les faire aimer le Pilates. Pour cela, je scénarise le cours avec des jeux et des histoires, et j’utilise aussi du petit matériel : swissball, foam roller, ballons de paille… D’ailleurs, ils adorent généralement le swissball pour sa forme et son aspect ludique. »

On peut imaginer la patience qu’il faut pour réussir à rendre des enfants patients, appliqués et concentrés dans un cours de sport. Mais c’est exactement ce challenge qui a séduit Laurianne quand on lui a proposé de décliner ses cours aux enfants. « C’est une superbe expérience que de travailler avec les enfants et les jeunes car ils sont spontanés, vivants, pétillants… Ils peuvent être votre meilleur public comme votre pire auditoire, il n’y a pas de demi-mesure avec eux et c’est ce que j’aime. Ce n’est pas un public facile à dompter, loin d’être acquis dès le départ. C’est d’ailleurs ce challenge qui m’a plu lorsque l’on m’a proposé de donner des cours de Pilates pour enfants et ados. Ne pas arriver en terrain conquis et accepter de peut-être tout remettre en question. »

• PARKOUR

Samedi 14h, je file au parc de Bercy où je retrouve la team Parkour Paris pour le cours réservé aux ados de 10-15 ans. Il pleut, il fait froid et il y a même quelques plaques de verglas mais cela ne les empêchera certainement pas de s’entraîner. Une trentaine d’adolescents sont réunis et s’échauffent déjà en trottinant et réalisant des pompes, des flexions, des sauts groupés…

Je suis accueillie par Yann, un des coachs de Parkour Paris, qui me parle un peu de ce sport qui impressionne beaucoup et effraie parfois. « On nous a longtemps comparé (et on nous compare encore) aux Yamakasi. Si c’est un levier de visibilité, c’est aussi un problème car cela amène à penser que notre sport est dangereux et non-sécurisé, alors que c’est tout l’inverse. Nous éduquons chacun de nos élèves, enfant comme adulte, à être concentrés et vigilants. Et nous passons beaucoup de temps sur la technique, grâce à des ateliers didactiques et encadrés par notre équipe de professionnels. »

Le groupe est divisé en deux, avec des enfants plus novices et d’autres plus expérimentés. Les ateliers sont adaptés à leurs capacités et permettent de travailler des compétences spécifiques de façon progressive. « Le Parkour est un sport très complet. Il permet de développer l’agilité, la coordination, la réactivité, l’endurance… C’est l’avantage du Parkour : pour être bon, il faut le physique et le mental. Sans le mental, on ne pourra pas se faire confiance et franchir correctement les obstacles. Sans le physique, on n’aura pas la condition nécessaire. Notre rôle est de leur apporter les deux, en leur donnant la technique et la condition physique, et en les aidant à prendre confiance en eux. »

C.