L'enfer c'est les autres
Hi 🙂
On le revendique à tout-va : « le sport me permet de me sentir mieux dans ma peau et dans ma tête », « je prends confiance en moi grâce au sport », « le sport est mon échappatoire ». Pourtant, j’observe de plus en plus de frustration chez certains sportifs que je croise ou que je suis, qu’ils soient de grands athlètes ou des amateurs. A force de vouloir bien faire, ils finissent par se mettre la pression, par devenir obsédés par l’apparence de leur corps, par leurs performances, ou par leur hygiène de vie. Même si on ne dit rien, on ressent, nous aussi par moment, cette légère pression ou frustration enfouie au fond de nous, comme si le sport qui nous apportait tant de positif finissait par nous bouffer de l’intérieur. Mais on ne l’avouera jamais, car nous sommes forts, inatteignables et inarrêtables… Hum.
Arrêtons tout, et redevenons humains et bienveillants, envers les autres mais surtout envers nous-mêmes. Le sport doit rester un plaisir pour soi, et non une manière de briller en société comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui. Il doit nous tirer vers le haut et nous permettre de nous évader et de nous défouler. Il doit nous challenger mais il ne doit pas nous écraser. Il peut générer du stress, en amorce d’une compétition, mais il ne doit pas nous faire vivre un enfer.
Pendant cette préparation du marathon du Paris, combien de personnes auront subi leurs entraînements, physiquement mais surtout mentalement ? En voulant suivre un plan d’entraînement à la lettre sans jamais écouter leur corps ? En pensant que sauter un entraînement bouleversera l’univers ? En culpabilisant de boire un cocktail entre amis ? En s’en voulant de ne pas dédier sa vie à cette prépa ? En allant courir à contrecœur et uniquement pour tout le mérite social que cette sortie apportera sur Instagram ou sur Strava ? Aujourd’hui, il y a même certaines personnes qui n’osent plus franchir les portes d’une salle de sport parce qu’elles estiment ne pas avoir le niveau ou craignent de ne pas assurer. Mais venez, entrez, lancez-vous, c’est notre boulot de vous montrer que vous en êtes capables sans pour autant subir ce moment !
Depuis quand le sport est-il devenu notre tyran ? A quel moment avons-nous décidé de nous entraîner pour les autres, et non pour nous ? Comment pouvons-nous penser que nos performances sportives ou notre hygiène de vie sont aussi importantes que nos valeurs humaines ? Je pense que tout cela s’est accentué depuis que le communautaire a pris une place si importante dans le sport que nous passons notre temps à comparer notre vie à celle des autres (et la plupart d temps, de personnes que nous ne connaissons même pas). Chaque fois que nous nous connectons sur Instagram, sur Facebook ou sur Strava, cela nous rappelle tout ce que nous ne faisons pas ou tout ce que nous aurions pu mieux faire. On en oublie presque tout ce que l’on accomplit, et on finit par se déprécier. Cela n’a rien de sain.
Il est vraiment temps de prendre conscience que leur vie n’est pas la vôtre, et qu’il y aura toujours mieux que vous. Que l’on part tous d’un point différent et que tout prend du temps (chacun son rythme tant que l’on ne reste pas au point mort). De comprendre aussi que vous n’avez pas la même vie que les personnes qui passent leur temps à s’entraîner et deviennent ainsi de grands athlètes, du moins sur les réseaux sociaux. Vous n’avez même pas besoin de vouloir devenir un jour un athlète et d’adopter ce principe du « no pain no gain » à chaque entraînement. Si vous vous fixez des objectifs ambitieux à un moment dans l’année, concentrez-vous, tout au long de votre préparation, sur votre propre parcours, vos entraînements (qui ne seront pas identiques à ceux d’autres sportifs), vos sensations, vos progrès… et apprenez surtout à voir le positif (« je progresse à mon rythme », « je prends plaisir », « je gagne confiance », « je n’aurais jamais fait ça avant »). Enfin, comprenez que l’on ne peut pas faire dans le « no pain no gain » 365 jours par an, sur plusieurs années. Personne ne le peut. Même les plus grands athlètes font de grosses pauses et s’entourent de professionnels pour récupérer. Si certains amateurs optent pour cela et s’en vantent, tant mieux pour eux mais je vous assure qu’ils ne pourront certainement pas continuer longtemps.
Il est temps de revaloriser le sport et surtout, de se revaloriser grâce au sport. Il faut absolument réapprendre à prendre plaisir en s’entraînant. Il est indispensable d’opter pour l’entraînement et le style de vie qui nous ressemble, qui nous fait du bien, qui nous rend meilleur sur le long terme, et pas seulement opter pour ce qui se fait en ce moment. Redonnons de vraies valeurs aux mots « challenge », « athlète »… qui sont trop souvent utilisés et illustrés maladroitement. Arrêtons les comparaisons, les complexes, les frustrations, et laissons place à un peu (beaucoup) de bienveillance envers vous-même et envers les autres.
Let’s be happy 😉
C.
Je n’ai qu’un mot à dire : MERCI pour ce cri du coeur!
Il fallait trouver les bons mots pour les écrire. Contente de constater que je ne suis pas la seule à le penser 😉
Tellement d’accord avec toi. Ça m’a fait du bien de te lire et de voir que je ne suis pas la seule à aborder le sport « santé », le sport « « « bonheur », le sport « bienveillance » !
Merci !! Et oui, c’est important de partager cette version là du sport, qui peut totalement cohabiter avec la performance. On l’oublie trop souvent. Des bises et j’espère à bientôt !
Merci, juste merci. Tu as su trouver les bons mots, et ce n’est pas si simple avec ce sujet délicat. Je pense que ces mots pourraient raisonner chez beaucoup de personnes.
À bientôt,
Merci Marie ! J’espère en effet que cela aidera certaines personnes à prendre un peu de recul sur leur pratique sportive.
Yeeees !
Merci pour cette piqûre de rappel ??
Avec plaisir 😉
J’aime beaucoup ton article qui, je trouve, a beaucoup de sens. Notre société nous pousse à nous comparer les uns les autres et à ne jamais accepter ce que nous faisons nous-même. Déjà, passer la porte d’une salle de sport, c’est faire quelque chose, c’est se bouger et aller de l’avant.
Merci …!!! Parce que parfois je me laisse aussi emporter par cette culpabilité de ne pas avancer comme je m’étais dit de le faire, de ne pas respecter le régime que j’avais planifié … Et pourtant j’essaie de me souvenir qu’il n’a jamais été question de devenir une athlète, que je travaille en parallèle, que j’ai assez de pression dans ma vie, que mon activité sportive, c’est pour me faire plaisir, me faire du bien … Alors merci pour ces mots simples et justes qui arrivent au moment où j’en avais besoin. 🙂
Merci pour cet article Clélia, on sent que les mots viennent du cœur ! C’est toujours bon de se rappeler de lâcher prise, de profiter du moment présent et d’être simplement reconnaissant par ce que notre séance de sport nous apporte !
Et puis c’est vrai que se déconnecter un peu des réseaux sociaux ne fait jamais de mal 😉
Au plaisir de te lire
Mathieu