Marathon de Séville : les coulisses de ma préparation

Hi 🙂

Dimanche 17 février à 8h30, je prenais le départ du marathon de Séville. On pourrait se sentir anxieux avant de s’attaquer aux fameux 42,195km mais pour ma part, le simple fait de me trouver dans le sas de départ auprès des autres runners me rendait heureuse, peu importe le chrono que j’allais décrocher. Car pour en arriver là, la route aura été longue… En effet, mon dernier marathon remontait à novembre 2016 (Nice-Cannes) et depuis, j’avais connu pas mal de « bas ». De la fatigue, des douleurs (sciatique), des blessures (péritendinite du tendon d’Achille)… qui m’avaient privé du marathon de Copenhague en mai 2017 et du marathon de Paris en avril 2018. Ce marathon de Séville aura donc été le marathon de la détermination et de l’acharnement, le marathon qui prouve que dans la vie, il ne faut jamais renoncer.

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Comme on ressort toujours grandi des épreuves difficiles, je peux dire que j’ai beaucoup appris de ces deux années mitigées, et tiré des leçons du passé. Ma plus grosse erreur ? Cumuler un « trop » de tout : trop d’entraînement, trop de projets professionnels et personnels, trop de pression, trop d’intensité,… Un cocktail explosif qui mène forcément, un jour ou l’autre, à une blessure et à beaucoup de frustrations.

Alors quand j’ai entamé cette préparation pour le marathon de Séville, j’avais une philosophie en tête : « Running Smart ». Si vous me suivez régulièrement, vous savez que c’est le nom du programme de préparation au marathon que j’ai dernièrement lancé en collaboration avec d’autres experts, pour allier running, PPG, nutrition et récupération dans un seul et même programme en ligne.

Pour ce marathon de Séville, j’ai donc mis en application le programme Running Smart, et changé 4 points clés par rapport à mes précédentes préparations marathon ou semi-marathon. Aujourd’hui, je peux dire que ces choix m’ont permis de prendre le départ sereine et de passer la ligne d’arrivée comblée.

1/ Suivre un plan d’entraînement

C’était la première fois que je suivais un plan d’entraînement pour préparer une course. J’ai ainsi confié ma préparation à Grégory (plus connu sur les réseaux sous le nom de Greg Runner), un coach avec qui j’ai déjà collaboré pour préparer des clients sur des courses. Au-delà du coach, c’est aussi une personne compréhensive et bienveillante, qui a su me conseiller, me motiver et me soutenir tout au long de ma préparation. Ce n’est pas pour rien si je l’ai choisi pour devenir l’expert Running du programme Running Smart.

Suivre un plan (sur 12 semaines) m’a permis de varier mes entraînements, de mieux gérer mon volume et mes allures, et d’appliquer sans trop réfléchir. Certaines séances ont été de véritables challenges (hello fractionnés) : je me revois seule le jeudi matin sur les quais de Seine, à sentir mon cœur s’emballer et l’oxygène manquer sur des allures que je n’avais vraiment pas l’habitude de tenir. Mais quel plaisir de sentir qu’on l’a fait ! Et de voir ses progrès au fil des séances.

2/ Pédaler et ramer

Pendant ma péritendinite, j’ai pris goût au rameur et au cycling, des disciplines complémentaires qui m’ont été très utiles pendant cette préparation marathon. Comme je ne voulais pas aller au-delà des 3 runs hebdomadaires (le minimum quand on prépare un marathon), j’ai intégré chaque semaine une séance chez SUMMIT (pour le cycling) ou chez EPISOD ou R2 Training (pour le rameur), généralement le mardi soir ou le jeudi soir après mon run matinal. Une bonne façon d’augmenter son volume sans ajouter de contraintes sur les articulations. Et aussi un bon moyen de varier les plaisirs !

3/ Gérer les bobos

Tout runner ayant déjà suivi une préparation sait que ce n’est jamais un long fleuve tranquille. Il peut s’en passer des choses en 3 mois ! Avec la fatigue (liée à l’entraînement mais plus globalement à la vie de tous les jours, au travail, aux obligations familiales, au manque de sommeil…) et le volume d’entraînement qui augmentent, on peut ressentir des douleurs ou connaître des « bobos » qui vont plus ou moins handicaper notre préparation. Cela a été le cas pour moi pendant cette préparation marathon. Après les fêtes de Noël, alors que tout se passait parfaitement bien et que je me sentais (enfin !) progresser, j’ai commencé à ressentir des douleurs au mollet droit puis au tibia droit. Après mon run du jeudi, je me rends à l’un de mes coachings… en boitant. Dans ma tête à ce moment-là, deux voix s’affrontent : « mais non tu n’as pas mal, c’est dans ta tête, ça va aller, ce n’est rien » et « NO WAY ! Pas encore une autre blessure ! ». Surtout qu’à ce moment, j’entre dans une phase clé de ma préparation : l’augmentation du kilométrage et les fameuses sorties (très) longues.

Je me rends aussitôt chez mes super kinés (Alban et Louis du cabinet Kiné Louvre KLS) qui, eux aussi, font partie de la team Running Smart. Leur verdict tombe : « ça ressemble beaucoup à une périostite… mais ce n’est pas dramatique. Surtout, tu dois continuer de courir, en t’écoutant bien sûr et en adaptant les séances si besoin. ». J’étais inquiète, mais comme j’ai une confiance aveugle en mes kinés, j’ai poursuivi mes entraînements, en adaptant les séances quand c’était nécessaire. A chaque sortie, c’était la même chose : je ressentais une gêne les 10/15 premières minutes, puis elle s’estompait pour réapparaître uniquement à froid. J’ai connu ça sur tout le dernier mois de ma préparation et je passais mon temps à glacer, compresser, élever, masser, électro-stimuler (merci Compex)… pour éviter que la situation n’empire. J’avais aussi des exercices de renforcement de la voûte plantaire et d’étirement des mollets à réaliser une à deux fois par semaine. Finalement, j’ai couru le marathon sans douleurs. Un énorme merci donc à mes kinés pour leur super travail et leurs massages qui ont traumatisé mes mollets (un mal pour un bien).

 

4/ Se concentrer sur l’essentiel 

Pendant cette préparation, j’ai veillé à ne pas m’éparpiller et à me concentrer sur mon objectif. Avant, j’aurais abusé du HIIT et des entraînements avec des charges assez importantes (parce que j’aime tellement ce genre de Trainings !), mais bien souvent, je me retrouvais fatiguée et les jambes lourdes le lendemain pour courir. A la place, j’ai privilégié la qualité à la quantité, et je me suis limitée à une à deux séances de renforcement musculaire spécifique par semaine. Le vélo et le rameur m’ont également permis de renforcer mon corps tout en bénéficier d’une meilleure condition pour la course.

Même si cela n’a pas été toujours facile de me contenir et de rester raisonnable, j’ai vraiment senti une différence sur ma préparation marathon.

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Vous avez là les coulisses de ma préparation, mais vous vous demandez sûrement comment s’est passée la course ? A merveille 🙂 De super sensations, un temps ensoleillé, une bonne organisation, un parcours plat, un chrono (3h53, soit 6 minutes de moins que mon précédent marathon)… Je ne peux que vous recommander Séville pour courir un marathon, que vous cherchiez un faire un chrono ou tout simplement à vivre une expérience magique. Et pour vous y préparer, n’hésitez pas à suivre vous aussi le programme Running Smart, en vente directement en ligne avec deux options : « finir son marathon » ou « courir le marathon en moins de 4h ».

C.