Pourquoi j’ai arrêté le Crossfit (et ne le regrette pas)
Hi 🙂
Il était une fois… Clélia & le Crossfit
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Clélia & Crossfit – Acte 1 : Le coup de foudre
En 2016, après avoir couru mon premier marathon (Paris), je décide qu’il est temps de passer le niveau supérieur côté Training. Jusque-là, je m’entraînais au CMG Sports Club en alternant séances de musculation et cours collectifs (notamment les cours de TRX et de GRIT), mais je sentais que je ne progressais plus vraiment. Il me fallait un nouveau défi : et ce défi répondait au nom de Crossfit.
Encore aujourd’hui, la plupart des sportifs et sportives qui franchissent les portes d’une box de Crossfit ont le même profil : ils cherchent une activité sportive complète et polyvalente, qui les challengera et qui les fera progresser autant physiquement que mentalement. Je me souviens d’ailleurs très bien de ma toute première séance de Crossfit : je me suis prise une grosse claque. Il fallait faire des tractions et à l’époque, le simple fait de me suspendre à une barre représentait un challenge. Comme quoi, on commence tous quelque part 😉 Ce jour-là, je suis rentrée chez moi déterminée, et convaincue qu’il était temps de sortir de ma zone de confort. Comme tout ce qui me passionne, il ne m’a pas fallu longtemps pour accrocher et me donner à fond. Je voulais comprendre les termes, assimiler les exercices, travailler ma technique… C’était comme un grand chantier rempli de projets à construire, ce qui me motivait à venir au moins 3 fois par semaine (généralement 4). Il m’a fallu attendre 2 mois pour me sentir à l’aise, pour prendre confiance, et commencer à me faire plaisir sur des WOD. Je deviens vite addict à cette adrénaline pendant un WOD et à l’ambiance pendant les WOD. On s’encourage, on se soutient, on s’aide,… une dimension humaine qui parvient à nous traîner jusqu’à la box même quand la motivation est au plus bas. Et puis, quel kiffe de terminer un WOD à quelques secondes du cap time (comprenez « temps limite ») avec un énorme sentiment d’accomplissement… Un peu les mêmes sensations qu’en passant cette ligne d’arrivée au marathon.
Jusqu’à maintenant, tout semble parfait, et vous vous demandez certainement comment j’ai pu décider d’arrêter le Crossfit ?
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Clélia & Crossfit – Acte 2 : Le défi de trop
Mais voilà, le soucis avec le Crossfit, c’est que pour s’entraîner efficacement et pour progresser, il faut s’y consacrer réellement. Après un an de pratique, j’ai décidé de sérieusement bosser mon gros point faible : la gymnastique. J’ai fait appel à un coach (Adrien Guimard, qui depuis, a fondé sa propre box Crossfit Chelles – allez-y les yeux fermés !), et je prenais 30/45 minutes avant mes WOD (3 fois par semaine) pour développer ma force et travailler ma technique sur les tractions et les toes to bar. Un volume d’entraînement qui augmente, proportionnellement à l’intensité pendant les WOD (des charges plus lourdes, des exercices au RX plutôt qu’en scaled (comprenez « sans options »), plus de répétitions,…). Bref, mon corps commence à fatiguer, mais l’adrénaline, le sentiment d’accomplissement et les encouragements des coachs me poussent aller toujours plus loin.
Bien sûr, en parallèle, je n’ai pas tiré une croix sur la course à pied. Non, au contraire : j’ai couru mon second marathon (Nice-Cannes) fin 2016, un semi-marathon en février 2017 (Barcelone), puis j’ai visé le marathon de Copenhague en mai 2017… Mais mon corps m’a dit stop, et je me suis traînée (entre autres) une sciatique pendant plusieurs mois. « Sans blague ?! », c’est exactement ce que je suis en train de penser tout haut en vous écrivant cet article. Je l’ai appris à mes dépends : trop d’intensité tue l’intensité. C’est la première leçon que j’ai tirée, et j’ai d’ailleurs partagé cette expérience et mes enseignements avec vous, avec un article sur la compatibilité du Crossfit et de la course à pied.
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Clélia & Crossfit – Acte 3 : Le début de la fin
Me voilà repartie, avec plus de sagesse et de maturité vis-à-vis de mes entraînements. Je continue le Crossfit et la course à pied, en limitant mes objectifs côté running pendant un petit moment (l’échec de Barcelone et le faux départ de Copenhague ont laissé quelques traces). Mais voilà que progressivement, WOD après WOD, ma motivation diminue. Je me lasse de devoir choisir des options sur les HSPU (des pompes en poirier), je me lasse de bosser mes tractions et mes toes to bar, et j’ai l’impression d’avoir encore tellement de boulot devant moi. Finalement, je commence à me concentrer sur mes faiblesses et non plus mes forces, et je ne finis par ne plus vraiment prendre de plaisir dans l’entraînement.
Le vrai déclic a lieu l’été 2017, quand je suis à New York et décide de relever le défi du « toughest training in town », j’ai nommé Tone House. Un cours d’une heure et quart qui combine force, agilité, cardio,… Et sans m’y attendre, je me reprends une claque en pleine figure, la même que lors de mon tout premier WOD. D’abord parce que j’ai adoré l’ambiance, la construction de l’entraînement, les exercices ultra variés et ludiques, l’esprit d’équipe qui me replonge dans mes années de basket au lycée,… Ensuite parce que je découvre combien je suis devenue lourde ! Je me traîne clairement ! Mes épaules sont certes robustes et mes cuisses fortes, mais je deviens lente, sur des burpees, des sprints, des exercices de crawling…
A mon retour en France, je réduis le Crossfit et reprends le HIIT, chez R2 Training mais aussi chez Episod ou Midtown Studio. Dur au début, mais je prends du plaisir pendant les entraînements. Les exercices sont moins complexes, et je culpabilise parfois de ne pas charger très lourd, de ne pas être toujours dans le rouge écarlate… Mais je me fais du bien.
C’est tout naturellement que j’ai arrêté de m’inscrire aux WOD pour privilégier les cours de HIIT, ou tout simplement reprendre des séances de renforcement musculaire. A côté, j’ai repris la course à pied en repartant sur de bonnes bases pour regagner en confiance, j’ai découvert les joies de l’entraînement croisé avec le vélo et le rameur, j’ai progressé en yoga… Je me sens mieux dans ma peau, et plus à l’aise avec mes entraînements. J’ai trouvé d’autres challenges que ceux que m’apportaient le Crossfit et pour l’instant, ça me va bien 🙂
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Crossfit sinon rien ?
Aujourd’hui, je ne peux pas dire que le Crossfit me manque. J’ai beaucoup de respect pour les Crossfiteurs, car je sais tout ce que cela demande. Le Crossfit m’a aussi énormément apporté, j’ai découvert l’importance de la mobilité, j’ai gagné en résilience, et j’ai globalement progressé. Mais je dirais que ce n’était tout simplement pas fait pour moi, et ce n’est pas grave ! Comme on a l’habitude de tout catégoriser (notre régime alimentaire, notre pratique sportive…), on me demande souvent quel sport je pratique et ils s’étonnent quand je dis que je ne suis pas Crossfiteuse, bien que j’aime toujours autant travailler mes squats, mes Thrusters, mes Vups… et construire mes entraînements comme des WOD (en AMRAP ou en EMOM).
J’explore d’autres terrains, et j’espère sincèrement que mon expérience en Australie me permettra d’enrichir encore plus mon parcours de sportive.
C.