VALORISER la progression, non la perfection
Hi 🙂
Je suis la première à le dire pendant mes coachings : « la technique avant tout ! ». Mais aujourd’hui, je voudrais y apporter une nuance. Car si avoir une bonne technique est primordiale pour s’entraîner efficacement sur le long terme, on ne peut pas, dès les premiers essais, bouger parfaitement. Cela prend du temps : celui pour le cerveau « d’imprimer » le mouvement, celui pour les muscles et les articulations de gagner en force et en stabilité,… Et finalement, avant d’avoir une parfaite technique, il y a tout un processus de progression indispensable.
J’ai réalisé qu’on ne le mettait pas suffisamment en avant, et qu’on voulait à tout prix montrer ce qui était parfait, du premier coup : la belle pompe sur les pieds avec un corps méga gainé, la traction non assistée, le back squat réalisé avec une barre très chargée… Il suffit de se balader quelques minutes sur Instagram pour en prendre plein la vue (et repartir assez frustré) avec toutes ces pompes claquées, tractions lestées, ou box jumps plus hauts que ma petite nièce.
Il devient primordial de rappeler que 1/ tout sportif commence par un point A et, pour arriver à B, passera par de nombreuses étapes 2/ Instagram est au fitness ce qu’Hollywood est au cinéma : « toujours plus haut, toujours plus fort ». A tel point que les gens sous-estiment et sous-évaluent tous les exercices qui précèdent et qui permettent, d’un jour, y parvenir. Rappelez-vous la première fois que vous avez conduit, ou fait du vélo sans les petites roues, ou (plus dur de s’en rappeler) la première que vous avez marché. Il aura fallu parcourir du chemin (et gagner en expérience) pour que ces tâches quotidiennes deviennent aussi fluides qu’aujourd’hui (du moins, j’espère).

La progression avant la perfection est une notion importante à prendre en compte pour le sportif, qui devra apprendre à procéder étape par étape et rester patient et bienveillant vis-à-vis de sa pratique sportive (non, faire une traction ou courir un semi-marathon ne se fait pas en quelques semaines).
Mais c’est également une notion à prendre en compte quand notre métier est de coacher. Un jeune coach fraîchement diplômé aura parfois tendance à chercher cette perfection dans le mouvement de ses clients, même des plus débutants, et à l’inonder de feedbacks, sans comprendre que ce n’est juste pas encore possible. Cela va créer de la frustration chez le coach (qui aura l’impression de mal faire son travail) et chez le coaché (qui aura l’impression de n’être capable de rien). Bref, pas idéal pour établir une collaboration sur le long terme. Laissons donc à nos clients une part d’autonomie pour leur laisser faire leur propre expérience (à part si, bien sûr, ce manque de technique place le sportif en danger physique). Priorisons nos feedbacks et concentrons-nous sur un point à la fois. Sur un Kettlebell Swings, est-il plus important pour mon client de comprendre le mouvement initial de Hinge (flexion de hanches) ou d’avoir une parfaite coordination sur le mouvement dès les premières répétitions ? Sur la pompe, est-il plus important de maintenir une bonne posture et de bons placements ou de parvenir à une amplitude maximale ?
Bref, un peu plus de bienveillance et de prise de recul vis-à-vis de nos performances sportives pour nous faire comprendre que : technique + progression nous permettra de nous rapprocher (étape par étape) de la perfection.
C.