Venir de loin

Hi 🙂

Je vous parle peu ici de mon enfance, de mon éducation et de mon rapport au sport et au « bien manger » quand j’étais plus jeune. Mais au fil du temps et des échanges avec mon entourage (sportif ou non), je réalise que mon expérience pourrait rassurer et motiver certains. Je croise souvent des personnes qui pensent que cette passion pour le sport a toujours coulé dans mes veines, que j’ai commencé le sport toute petite entourée d’autres sportifs accomplis et que je brillais ensuite en sport études. Mais on est loin de tout ça !

yoga

En vérité, j’ai passé une majeure partie de mon enfance (de mes 6 ans à mes 13 ans) en surpoids. J’étais gourmande, j’aimais manger quand je m’ennuyais et on peut dire que (comme beaucoup d’enfants uniques), je m’ennuyais beaucoup. J’étais grande pour mon âge donc ce n’était pas choquant, mais j’ai vécu toute cette frustration face au surpoids et ces jugements constants sur mon alimentation et mon style de vie… alors que je n’étais qu’une enfant. J’ai réalisé assez tardivement à quel point cette période de ma vie m’a directement impactée et a façonné qui je suis aujourd’hui, ma personnalité, mon rapport aux autres mais aussi mes choix de carrière.

A 11 ans, je pesais 60kg et m’habillais déjà dans les boutiques pour femmes pour trouver des vêtements en taille 40 ou 42. Je ne connaissais pas la sensation de satiété, voyais la soupe comme une punition, et n’avais aucune notion de ce qu’était un repas équilibré. J’avais déjà vu des nutritionnistes qui, chaque fois, pensaient m’aider à perdre du poids en remplaçant mes goûters par des tartines de pain complet avec du fromage frais allégé, en m’abonnant au 0%, en supprimant absolument le sucre dans mes desserts et mes boissons, et en suppliant mes parents de me mettre au sport pour me faire bouger. Les recommandations étaient certes les bonnes, mais la démarche pédagogique l’était moins : je ressortais de là triste et avec la sensation d’être (une fois de plus) trop différente des autres enfants, ce qui n’aidait pas niveau confiance en soi et épanouissement.

Comme vous vous en doutez, tout cela ne m’a pas fait perdre de poids et je continuais à en prendre régulièrement, jusqu’à avoir mon déclic à 13 ans. Un passage par l’hôpital après un petit malaise au collège, et me voici de nouveau sur la balance qui affiche… 70kg. Une nouvelle dizaine qui résonne en moi comme un électrochoc. Le soir même, je rentre chez mes parents et leur demande de 1/ investir dans une balance 2/ m’acheter des légumes et des crudités 3/ m’inscrire au basketball (un sport qui, au fond, m’avait toujours attiré et qu’avait pratiqué mon père plus jeune). J’ai pris ce nouveau style de vie comme un pari et un jeu, en me lançant le défi de perdre 2kg, puis 3, puis 5.

Progressivement, je voyais mon poids enfin chuter, et j’y prenais goût. Quelques mois plus tard, -15kg sur la balance (alléluia) et un corps transformé, avec lequel j’ai progressivement fait connaissance. Mais par-dessus tout : pour la première fois, je m’éclate côté sport, je prends goût à l’effort et y donne du sens. Même si le fitness et un rapport sain à l’alimentation sont arrivés bien plus tard, c’est à cette période que ma passion pour le sport a réellement commencé.

Ce que je retiens de mon expérience ?

Tout d’abord que l’on hérite d’une morphologie (je serai toujours carrée) mais non d’une hygiène de vie. Mes parents et ma famille sont des bons vivants, aiment célébrer (et trouvent toujours une occasion de le faire), ne se préoccupent de la qualité de leur alimentation et pensent encore aujourd’hui que je mange des graines. J’ai longtemps pensé que je leur ressemblerai forcément et que ces kilos en trop étaient forcément en rapport avec ma génétique. Mais heureusement que non ! On peut changer son style de vie.

Ensuite : qu’il faut bien s’entourer. Votre environnement quotidien joue un rôle majeur sur votre motivation. J’ai commencé à perdre du poids et à prendre confiance en moi aussi parce que j’ai été soutenue par mes parents et par mes amis. Le reste de ma famille n’a pas toujours rendu les choses faciles, sans vraiment s’en rendre compte. A chaque Noël après ma perte de poids, j’ai eu le droit à des « tu fais trop de sport », « fais attention à ne pas devenir trop mince », « tu ne manges que ça ? ». Et cela a duré longtemps… jusqu’à ce que je fasse de ma passion mon métier et me reconvertisse. Aujourd’hui, c’est encore autre chose 😉

Et enfin : ne laissez personne vous catégoriser. Pendant cette période, j’étais la grosse, la non-sportive, l’enfant unique qui mange pour compenser… Les gens aiment nous faire rentrer dans des cases, et cela nous encourage parfois trop à y rester. Gardez en tête que vous seuls décidez de qui vous êtes et que vous avez le potentiel de changer si vous le voulez vraiment. Ce ne sera pas facile mais je peux vous le dire avec le recul : cela vaut toujours le coup. Chaque effort que vous ferez vous rapprochera de votre objectif, et je parle aussi bien de perte de poids que d’objectifs sportifs ou professionnels. Tenez bon et croyez en vous, parce que tout le monde ne le fera pas forcément pour vous.

C.

PS : je n’ai pas mis de photos de moi petite dans cet article, tout simplement parce que je préfère garder cela pour moi. Si je faisais un avant / après, j’aurais un peu l’impression de me moquer de l’enfant que j’étais. J’espère que vous comprenez !