Passion ou Obsession ?
Hi 🙂
Quand j’échange avec mon entourage ou avec ma communauté, on me demande souvent comment je fais pour tout conjuguer (le blog et les projets associés, les entraînements, les coachings, le freelance…). A ça, je réponds souvent que moi-même je ne sais pas ! J’imagine que c’est cette passion qui me donne l’énergie et le courage au quotidien de me donner à fond dans mes projets. Au cours des dernières années, j’ai pu constater à quel point cette passion pour le Training était forte et puissante, à quel point elle pouvait me donner confiance et espoir, me rendre plus créative et m’inspirer. Mais cette passion, j’ai aussi appris à la modérer, car elle a le potentiel de m’isoler et de me rendre parfois obsessionnelle…
En 2017, à force d’être toujours à 300% et de chercher constamment le challenge, j’ai vu mon corps et mon mental me lâcher d’un coup. Je m’en rappelle très bien : c’était la veille du semi-marathon de Barcelone, quand j’ai fait une crise d’angoisse en plein El Corte Ingles. La nuit qui a suivi, je n’ai pas fermé l’œil car je redoutais de courir ce semi-marathon, à cause de cette douleur à la fesse qui me poursuivait depuis plusieurs semaines mais que j’essayais d’ignorer. Vous vous doutez de la suite : j’ai souffert pendant tout le semi-marathon, et c’est grâce au soutien de ma moitié que j’ai réussi à le terminer, dans la douleur. Après ça, il m’aura fallu plusieurs mois pour me remettre sur pied, avec de nombreuses séances de kiné pour réparer le corps et en apprenant à davantage lâcher prise pour réparer l’esprit. Je pense que cette expérience était nécessaire pour me permettre de prendre du recul et de réaliser à quel point j’avais sacrifié ma vie personnelle. Ma vie entière tournait autour du sport et je n’avais plus laissé de place pour d’autres passions. Je ne prenais plus de temps pour moi, pour sortir, boire un verre, aller au cinéma, lire un livre… Je me donnais à 300% pour réussir ma reconversion professionnelle, pour faire décoller mon blog et pour devenir une sportive plus performante. Au détriment de beaucoup d’autres choses primordiales. Je ne voyais quasiment plus mes amis, et les moments passés en tête à tête avec Lui étaient devenus très (trop) rares. Je pense même que, pendant une période, j’ai réussi à lui faire détester le sport, tant il accaparait notre vie de couple. J’avais aussi mis de côté une partie de ma féminité et, par conséquence, j’avais perdu un peu confiance en moi physiquement. En l’espace de quelques mois, ma vie, aussi incroyable pouvait-elle paraître de l’extérieur, était en vérité devenue un joli bazar.
J’avoue que tout cela est assez douloureux à écrire aujourd’hui, parce que je m’en veux terriblement. J’ai perdu quelques amis au passage, j’ai pu faire de la peine à certains en m’isolant… Mais comme on le dit, toute expérience est une occasion d’apprendre et de grandir. J’ai bien sûr tiré des leçons, mais je vous mentirais si j’affirmais que le lâcher prise est devenu mon nouveau mantra et que j’adore désormais procrastiner. Certes, j’ai appris à mieux me connaître et à m’écouter davantage, mais j’ai aussi réalisé que j’étais une passionnée et que je ne pourrai jamais changer cela. Je m’implique (souvent plus que nécessaire) dans chaque chose que j’entreprends et qui me tient à cœur, peu importe le travail que cela demande. Certains y voient de l’acharnement, mais c’est ma façon de m’accomplir et de m’épanouir. J’ai simplement dû apprendre à faire des pauses volontaires et à définir des temps morts. Au même titre que la récupération entre les entraînements, j’ai appris à « récupérer » dans ma vie personnelle.
J’ai par exemple constaté qu’on ne pouvait rien tirer de moi le vendredi après-midi, après avoir enchaîné les réveils ultra matinaux et les journées à rallonge toute la semaine. Alors j’ai décrété que je ne prendrais plus aucun coaching et aucune réunion le vendredi après-midi : à la place, je prends du temps pour moi, pour prendre un café avec des personnes de mon entourage, pour me chouchouter… J’ai aussi arrêté de courir dans tout Paris et en banlieue, et j’ai concentré mon activité sur un périmètre réduit, pour limiter le stress inutile au quotidien. Le week-end, je travaille généralement tout le samedi après-midi pour avancer sur les projets du blog à tête reposée, mais le samedi soir, je mets le sport et le travail de côté pour passer du temps avec mes proches et avec Lui.
Ce n’est pas encore parfait, et je ne sais pas si ça le sera vraiment un jour, mais je me sens déjà beaucoup mieux physiquement et mentalement aujourd’hui qu’il y a un an. Je prends du plaisir dans chaque entraînement, je me dépasse physiquement régulièrement mais pas quotidiennement (sans culpabiliser), je dose mieux la pression (au sport et dans ma vie pro), j’ai retrouvé un semblant de vie sociale, j’aime de nouveau mon reflet dans le miroir, je décomplexe de me faire des plaisirs simples… Et la bonne nouvelle, c’est que la passion n’est pas pour autant moins forte, bien au contraire 😉 Conclusion ? Nous n’avons pas besoin d’être « obsédés » par notre passion pour la vivre pleinement. Elle est en nous, elle nous motive au quotidien, elle nous définit, mais elle doit surtout rester un élément positif dans nos vies.
C.
Bonjour, je découvre ton blog et le trouve intéressant.
Ce moment de vérité est franchement fort et comme toi j’ai parfois du mal a combiner tous ce qui est au programme de la journée ou semaine de plus pour l’instant je suis un peu down., je continuerais a suivre ton blog meme si je n’arrive pas a lire ton dernier post
Je tiens moi aussi un blog sur ma passion le running, tu passes dire bonjour quand tu veux.
https://www.joggingtime.be/
Cordialement.
Rohnny
Merci pour ton commentaire et bravo pour ton blog 😉